· La place Lahdim ressemble désormais à la place Jamaâ El Fna
· Spectacles de rue, arts culinaires et kiosques d’information… au programme
JAMAA El Fna a désormais une nouvelle concurrente à Meknès. Il s’agit en effet de la célèbre place historique Lahdim. Celle-ci s’ouvre à l’animation. Les spectacles de rue foisonnent et donnent vie au site. Les «halquates» attirent un public nombreux tout au long de la journée. Et depuis une semaine, on y trouve également de l’art culinaire. Pour marquer l’évènement, les autorités locales ont organisé sur place un déjeuner auquel était convié notamment Mohamed Boussaïd, ministre du Tourisme et de l’Artisanat. Brochettes, méchoui, spécialités locales… étaient au menu. L’objectif est de présenter, en quelque sorte, la nouvelle vocation de la place Lahdim. S’étalant sur plus de 20.000 m2, Lahdim s’intercale entre la médina, la kasba ou cité impériale et madinat Riad El Anbari. Selon les historiens, cette esplanade a été conçue et aménagée sous le règne de Moulay Ismaïl (1672 - 1727) afin d’y célébrer fêtes nationales et religieuses. Pour la petite histoire, l’appellation «Place Lahdim» veut dire en arabe «Place des remblais», «Place de la démolition» ou «Place des décombres». Le site continue, comme par le passé, à être l’endroit le plus fréquenté par les touristes et les habitants de Meknès. Aujourd’hui, la place a accueilli des kiosques d’information dont celui du Conseil régional du tourisme (CRT) et des stands gastronomiques. Les «halquates» rendent hommage au patrimoine populaire de la capitale ismaïlienne. Restituée aux habitants de la ville, cette place historique est tel, par son architecture imposante, un théâtre gréco-romain abritant chaque jour l’inspiration d’artistes populaires, comme les gnaouas et aïssawa. L’objectif est d’attirer des milliers de visiteurs comme sur la place Jamâa El Fna. Il ne s’agit pas pour autant de copier le site de Marrakech. Mais de donner un cachet particulier à la place de Meknès et de promouvoir l’art et la culture de la région. Aussi, les professionnels du secteur demandent l’appui du ministère du Tourisme. Celui-ci est déjà engagé dans l’élaboration du Programme du développement régional du tourisme (PDRT). Un programme qui devrait doter la région d’une vision globale. «Mais en attendant, il faut promouvoir la ville à l’étranger. Meknès est inexistante sur les marchés émetteurs. On ne la trouve même pas sur les guides touristiques nationaux», souligne un opérateur. Et d’ajouter qu’il faut aussi «améliorer les infrastructures routières, les dessertes et les signalisations». L’effort doit être focalisé également sur la qualité de l’accueil, les capacités d’hébergement et l’offre en animation. La formation des guides accompagnateurs fait aussi défaut. Classée en décembre 1996 Patrimoine universel de l’humanité par la commission inter-gouvernementale de Unesco, Meknès a mené récemment une vaste opération de valorisation de son patrimoine. Vestiges et différents remparts ont été mis à neuf: rares sont les guides qui savent que certains endroits sont devenus accessibles. L’on peut citer, à cet égard, Lahri Souani qui a fait l’objet d’une opération de restauration. Situé à quelque 500 m au sud du palais royal, ce monument comprend une série de salles relativement exiguës autour d’une salle centrale spacieuse de 26,3 m de long/ 10,7 m de large et 9m de hauteur. C’était un lieu de stockage des denrées alimentaires. Il contient 10 salles avec dix norias. Celles-ci alimentaient à l’époque aussi bien le bâtiment que le bassin Souani, grand réservoir d’eau constituant avec ce monument une seule entité |